Le temps de vie.VRE

Bonjour à tous j’espère que vous allez bien!

On se retrouve aujourd’hui pour évoquer une idée (et peut être susciter un débat), sur la question du “TEMPS”, celui laissé à nos enfants, par nous, leurs proches, l’école (?), la société; la question étant, « laisse-t-on véritablement du temps à nos enfants ? ».

Le temps de vivre donc.

Une interrogation qui en appelle beaucoup d’autres.

Qu’entends-t-on par le « temps laissé à nos enfants » ?

Le temps de grandir, le temps d’évoluer, le temps de « passer des étapes » ?

Mais qui fixe ces étapes? Nos parents, nos proches, nos amis ? Nos voisins ? Les inconnus? L’école? La société ?

Je suis persuadée qu’en tant que parents, vous avez dû, à l’aune d’avoir vos enfants, entendre les SEMPITERNELLES phrases : « c’est pour quand ? » « garçon ou fille ? », « il/elle a les yeux bleus ? » « c’est un petit poids », « des jumeaux vraiment ? Ils ne se ressemblent pas! ».

Et je ne parle même pas de la pression qui est mise lorsque vous n’avez pas encore d’enfants et que tout le monde vous mets JUSTEMENT une pression d’enfer pour savoir QUAND oui mais QUAND allez-vous l’avoir cet enfant ! 

Ne parlons pas non plus de ceux qui ne veulent tout simplement pas avoir d’enfants, et dont il faudrait respecter le choix.

Le CHOIX ? Mais avons-nous réellement le choix ? Ne sommes-nous pas toutes et tous guidés vers les mêmes destinées plus ou moins parallèles d’accomplissement social et de procréation? 

Pourquoi par exemple, la société est-elle organisée de manière à ce qu’une femme se persuade qu’il lui faille avoir un enfant avant 30 ans ? 

Et au final pourquoi ALORS, après toutes ces pressions (que l’on accepte bon gré malgré), la maman doit-elle s’empresser de retourner travailler, laissant bien souvent un nourrisson de quelques mois à la crèche ou à une tierce personne qui va presque lui coûter plus qu’elle n’y gagne ?

Car il ne s’agit pas seulement d’argent, de carrière, ou de volonté (certaines peuvent en effet ressentir le besoin de reprendre une activité rapidement après leurs accouchements), mais à nouveau de TEMPS.

Laisser la première année de son enfants au spectacle d’autres yeux que les siens,  est-ce du temps perdu ? Du temps offert à d’autres ?

Par ailleurs, cette première année, faut-il dès le premier mois, -comme souvent dans les pays anglo-saxons-, littéralement « entrainer » l’enfant à se mettre sur le ventre, se retourner ?

Est-il primordial que l’enfant marche à 12 mois, s’asseye à 6 ? Dois-t-on faire ses propres purées, acheter des petits pots ou pratiquer la DME ? (Diversification alimentaire menée par l’enfant).

Aux États-Unis par exemple, il n’est pas rare que des parents fassent appel à des coachs (oui vous avez bien lu), qui non seulement viennent organiser l’espace de votre bébé (tel ou tel type de mobile, tel ou tel type d’espace de jeux etc) mais vous retrouvent pour de véritables sessions d’exercices pour « entrainer » vos bébés à « évoluer dans le bon timing ».

Il y a donc un timing. 

Tu marcheras à tel âge, mangeras seul à tel âge, sera AUTONOME à tel âge, propre à tel âge et gare à toi PARENT si ton enfant ne rentre pas dans ces ESTIMATIONS, tu seras  rayé, par autrui, mais aussi et surtout par toi-même, car avant même d’avoir un enfant, tu t’es mis une pression d’enfer, pour l’accueillir dans les meilleures conditions, et “passer cette étape” que l’on a décidé pour toi depuis des générations, donner la vie.

Il faut dire que les réseaux sociaux n’aident pas.

Je vous donne un exemple, il y a quelque années, je pestais sur le fait que les informations quant à l’évolution des enfants n’étaient pas assez présentes sur le net, et que j’aimerai bien que plus de professionnelles rendent leurs contenus accessibles pour justement préparer (en quelque sorte), la survenance de ces moments « d’évolution ».

Et bien désormais je trouve qu’ils, qu’elles, sont trop nombreuses, et que les informations partagées, notamment par exemple sur les tranches d’âge de survenance de ces fameuses étapes sont trop affirmées, et je trouve qu’il devient de plus en plus complexe de finalement faire confiance à son enfant, -afin que celui-ci trouve par lui-même son chemin-, sans que cela soit pathologique pour autant.

Je dis cela en pensant à mon cas, car comme beaucoup l’ignorent, les jumeaux demeurent un mystère dans leurs interactions (entres eux et avec les autres) et leurs développement cognitif est très différent d’un enfant seul, mais cette information est tellement peu connue par les personnes susceptibles d’intervenir dans la vie d’un enfant (je pense notamment aux établissements de prime enfance), que l’on passe à côté d’une prise en compte de l’enfant dans toutes ses dimensions.

Et c’est là qu’on en arrive aux écoles, au système scolaire et que le temps FILE, voir est compté. 

Ceux qui me suivent depuis longtemps savent que j’ai toujours voulu que les garçons suivent un enseignement Montessori, et je suis ravie d’y être parvenue, malgré les aléas, cette année.

Et même si je ne l’ai toujours qu’esquissé par ici, la différence est nette. 

NETTE.

Il ne s’agit pas de glorifier la pédagogie Montessori, mais il s’agit d’établir une réalité, la bienveillance n’est pas galvaudée dans ce type d’établissement, en tout cas celui que les jumeaux fréquentent, le suivi est VRAIMENT individualisé (voir cousu main) et au bout de plusieurs mois je peux dire que les personnes en charge des enseignements ont à COEUR de faire PROGRESSER les enfants.

Mais pour cela, eux, les enfants, nous, avions besoin de temps. 

De temps pour se remettre du COVID et de ses conséquences sur l’école, de temps pour se remettre des années chaotiques vécues au sein d’un système scolaire à bout de souffle, de temps pour entendre et accepter, pour travailler ensemble et aller de l’avant, de temps pour échanger, construire etc.

Mais avant tout et surtout de TEMPS POUR les enfants, et pas une course effreinée à terminer un programme ou finir une année compliquée par manque de moyens, d’effectifs, de motivation, de PANDÉMIE.

Attention tout n’est pas rose, mais l’an passée je m’étais interdit d’éprouver une nouvelle fois les jumeaux avec une année chaotique, et c’est pourquoi je suis heureuse qu’ils soient dans un environnement où la variable temps est utilisée dans le bon sens et n’est pas un moyen de pression.

Je sais bien que j’en vexerai en passant, mais je sais aussi que d’autres s’y retrouveront.

Je ne sais pas si vous connaissez le livre « L’échec scolaire n’existe pas ! Une nouvelle chance pour votre enfant », de Juliette Speranza, ex-enseignante et membre de l’association La Neurodiversité-France.

Cette dernière y explique que l’environnement proposé aux enfants au sein de l’école présente un paradoxe : vouloir la réussite sans en assurer les conditions…

Je n’ai fait qu’y confirmer mes craintes : les rythmes des enfants, leur corps et leurs besoins ne sont pas respectés dans la manière dont est conçue l’école française.

Fatigue, faim, angoisse, sensibilité au bruit sont considérés comme des formes de caprice, qu’il faut absolument ignorer.

Les prendre en compte pour adapter les rythmes scolaires ou aménager les classes, réduire les effectifs ? NON. Alors même que l’on sait de nos jours que leurs prises en compte améliore concentration et apprentissages (entres autres).

Et nous ne le savons que trop, ne pas prendre en compte ces besoins mènent à des violences éducatives ordinaires comme les punitions, les privations de récré, les « fleurs du comportements », les menaces etc.

C’est redondant je le sais mais les études sont claires et Juliette Speranza y revient : l’attention d’un enfant ne dépend pas de son immobilité ou de son regard fixé sur l’enseignant. 

On ne parlera même pas des espaces de classes, surchargés physiquement par les effectifs mais également visuellement (je vous en reparlerai dans un autre article😌🙏🏻).

Vous comprenez mieux pourquoi faire le choix d’une pédagogie alternative prends tout son sens?

Le système actuel est tout simplement inadapté. Et le temps VOLÉ aux enfants par la non prise en considération de leurs rythmes particuliers et de leurs émotions, non seulement, leurs nuit gravement (ainsi qu’à leurs écosystème) mais il peut causer parfois des troubles durables (de type anxieux notamment).

Pour finir ce constat en demi teinte, je voulais souligner que si le système est inadapté (il l’est également pour ses agents, les professeurs à bien des égards), il n’est pas rare d’y croiser des pépites, qui oeuvrent contre vents et marées pour le bien de nos enfants, ces adultes de demain (podcast du même nom que je vous conseille😘)

A bientôt pour parler des rythmes circadiens.

Xo Liza 

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s